Jardins partagés ou jardins communautaires
Cet article, écrit par Alicia Muñoz, est disponible sur le site de Bio Addict
Les origines des jardins communautaires
Les premiers jardins partagés sont apparus aux Etats-Unis au début des années 1970. Ces community gardens avaient été pensés par Liz Christy, une artiste vivant à Manhattan qui n'appréciait guère de constater le nombre de terrains laissés à l'abandon dans sa ville. En guise de contestation, elle lança avec quelques amis des" bombes de graines " (seed bombs) par dessus les grilles de ces dits terrains.
Aujourd'hui les jardins partagés sont au nombre de 600 à New-York. Ils se multiplient à vue d'oeil sur les toits des immeubles.
En France, le premier jardin communautaire a été crée à Lille en 1997. Avant, il existait les jardins ouvriers qui leur étaient exclusivement réservés. Face à l'expansion urbaine croissante et la disparition de ces jardins ouvriers, les jardins partagés trouvent pleinement leur raison d'être en ville. Leur nombre explose depuis une dizaine d'années.
Ecologiques et esthétiques, la mode des jardins partagés profite à tous les citadins.
Il en existe deux types : les jardins dits familiaux (qui sont en fait les anciens jardins ouvriers) situés souvent en périphérie des villes et les jardins communautaires, plus petits mais situés en plein centre-ville.
Autre signe distinctif de ces derniers : ils se cultivent à plusieurs et la récolte se partage entre tous. Convivialité et solidarité sont donc les maîtres mots !
Néanmoins, avec l'explosion du concept, sont arrivées les contraintes administratives. Notamment l'obligation pour ces jardins d'être régis par une association de loi 1901. Du coup, il est interdit de commercialiser le produit de votre labeur.
Il faut également respecter certaines règles de savoir-vivre et de sécurité liées à la proximité des habitations.
Comment trouve-t-on son jardin ?
Avant d'acheter binettes et brouettes, renseignez-vous auprès du Réseau National " Le Jardin dans tous ces états " qui recense tous les jardins partagé de France, www.jardins-partages.org, et contactez le correspondant de votre région. Celui-ci met en relation avec le jardin partagé le plus proche du domicile.
On peut également s'adresser directement à la mairie. Le site de la mairie de Paris est particulièrement bien conçu, avec un google map des jardins existants. Cliquez ici pour le découvrir.
La ville de Paris compte ainsi une cinquantaine de jardins partagés et autant de projets à l'étude.
Ces petits espaces de verdure de quelques mètres carrés sont autogérés par les membres bénévoles des associations. Avec le soutien des municipalités qui leur accordent des parcelles de terrains non occupées ainsi que des subventions, ils ouvrent et ferment les jardins dans les cadres des horaires qu'ils définissent ensemble. Ils ont pour devoir d'organiser l'espace, de planter, semer et d'entretenir le terrain... Ces terrains sont généralement loués à l'année pour des sommes allant de 10 à 20 euros/an.
Ces jardins répondent à un besoin croissant de la population de respirer un air de campagne en plein coeur de ville. Ils offrent aux citadins la possibilité de se promener dans la nature mais également de pouvoir renouer avec le jardinage, les plantations de légumes et de fleurs. Certaines collectivités mettent en avant les échanges intergénérationnels qu'ils suscitent ainsi que leur rôle pédagogique. Jeunes et personnes âgées peuvent échanger astuces et techniques de jardinage, perpétuant ainsi une plaisante tradition.
De plus, ces jardins là sont quasiment toujours le théâtre d'expérimentations sociales, artistiques ou environnementales. Des projets incluent régulièrement écoles, maisons de retraites et hôpitaux.
L'avantage écologique de ces jardins ?
Ils permettent de préserver une écodiversité dans des espaces urbains. La biodiversité (les insectes tout particulièrement) s'y réfugie allègrement, sans crainte de pesticides ou engrais chimiques.
En effet, ces jardins, qui dépendent de la politique propre à chaque commune, doivent généralement remplir une charte favorable au développement durable et à la protection de l'environnement. On y cultive ainsi légumes, fruits et fleurs sans pesticide, avec des engrais naturels, en récoltant l'eau de pluie et en produisant son propre compost. Ils peuvent donc également devenir des hauts-lieux de l'éducation au respect de l'environnement et à l'"éco-citoyenneté".
Comment créer son propre jardin partagé ?
Si les associations proches de chez vous affichent déjà toutes complètes (c'est souvent le cas à Paris), vous pouvez décider d'en créer une en rassemblant vos voisins ou collègues. Une fois constituée, il faut contacter la cellule en charge de la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement de la ville qui aide à la constitution du dossier.
A Paris, il s'agit par exemple de " La Main verte ". L'association, la mairie d'arrondissement et les services de la Ville de Paris se concertent ensuite pour la mise en place du projet, dans l'esprit de la charte préétablie.
Les jardins sont généralement pérennes, mais peuvent également être éphémères, installés sur des terrains destinés à être construits par exemple.
Pourquoi ne pas tenter sa chance sur le terrain vague voisin ?
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