Les mycorhizes, des champignons utiles pour les plantes


Mycorhizes et rhizobactéries : des symbioses vitales pour les plantes

Parmi les nombreux micro-organismes qui vivent dans la rhizosphère, on trouve des
champignons microscopiques dont les filaments s’associent aux racines des plantes pour former un nouvel organe appelé mycorhize.

 

Plus de 80% des plantes renforcent leur croissance grâce à leur alliance avec des champignons dits mycorhiziens.

Pour simplifier, les mycorhizes sont des associations entre plantes et champignons, au niveau des racines, et favorisent :

  • l’alimentation en éléments minéraux : oligo-éléments, Cu, Zn, Fer, et surtout phosphate
  • l’alimentation en eau 
  • la résistance à la sécheresse par une meilleure extraction des molécules d’eau les plus fines
  • une meilleure croissance des plantes grâce aux apports minéraux et solubles prélevés dans le sol, sans effort supplémentaire de la part de la plante
  • un meilleur taux de photosynthèse grâce aux minéraux absorbés
  • un changement de l’activité microbienne autour des racines impliquant une diminution des maladies dans le sol : c’est le bio-contrôle des maladies des plantes

Cette association symbiotique est bénéfique pour les deux partenaires : c’est une symbiose mutualiste.

 

a) les ectomycorhises :

 

On distingue plusieurs types de mycorhizes en fonction du partenaire fongique. Certains champignons supérieurs (ascomycètes, basidiomycètes et gastéromycètes) s’associent à des ligneux (bétulacées, fagacées, pinacées) pour former des ectomycorhizes.

 

b) les endomycorhises :

 

On trouve un autre type de mycorhizes chez les orchidées et les éricacées, mais le plus répandu, qui concerne environ 80% des plantes sauvages et cultivées (agricoles et horticoles), est celui des mycorhizes à arbuscules dont le partenaire fongique est un champignon inférieur (zygomycètes).

 

Historique :

 

Les champignons mycorhiziens à arbuscules (MA) sont concomitants de l'apparition des
premières plantes terrestres (Pirozynski & Malloch 1975). Ce sont eux qui ont permis aux plantes de coloniser les continents de telle sorte qu'ils sont présents sous tous les climats et types de sol à la surface  de la terre.
La grande majorité des plantes servant à la nourriture des hommes ou des animaux forment des mycorhizes à arbuscules ; elles jouent donc un rôle dans la production agricole.

 

Rôle

 

L'apport des mycorhizes se traduit par une croissance plus importante et donc par une production de biomasse plus élevée. En résumé, les plantes sont plus belles, plus fleuries, plus saines, plus résistantes.

 

Ces résultats ont été observés sur la plupart des plantes agricoles et horticoles, aussi bien en climat tempéré, méditerranéen ou tropical. Très vite il est apparu que cette stimulation de croissance était principalement due à une meilleure nutrition phosphatée.

 

Les mycorhizes favorisent aussi l’absorption de l’eau et des oligo-éléments, du cuivre, du zinc, dont la concentration dans la solution du sol est faible et le coefficient de diffusion très lent dans le sol.

 

Les mycorhizes à arbuscules causent peu de changement dans la morphologie des racines mais la physiologie de la plante hôte est significativement modifiée.

 

Non seulement la concentration de certains éléments minéraux change, mais aussi le taux de photosynthèse et la répartition des photosynthétats entre la tige et la racine.

 

Il en résulte une modification des exsudats libérés dans le sol et par voie de conséquence un changement dans la composition des populations de micro-organismes mycorhizosphèriques.

 

Plusieurs auteurs ont observé une diminution des maladies causées par des agents pathogènes telluriques chez les plantes mycorhizées, particulièrement dans le cas des nématodes.

 

Les mycorhizes peuvent jouer un rôle dans le bio-contrôle des maladies des plantes.

La stimulation de croissance des plantes mycorhizées varie principalement en fonction des espèces (Gerdeman, 1968) et des cultivars (Azcon & Ocampo, 1981), de l'espèce de champignons symbiotique (Plenchette et al., 1982) et de la fertilité du sol (Mosse 1973).

Et les plantes des familles des cruciféracées (choux, colza, moutarde, radis, navet) et des chénopodiacées (betterave, épinard) ne forment pas de mycorhizes.

 

Les hyphes extraracinaires ont un diamètre de 2 à 5 fois plus petit que celui des racines et peuvent donc coloniser un volume de sol non exploré par la racine, par exemple en sol compacté. Le réseau mycélien développé dans le sol peut atteindre des dimensions considérables, supérieures à 106 km.ha-1 d'après des données de Miller et Jastrow (1992), et on imagine bien le formidable potentiel (80 m par mètre de racine chez l’oignon; Sanders & Tinker, 1973) qu'il représente pour l'absorption de l'eau et des éléments minéraux.

 

Elles ont 4 actions importantes pour la plante :

  • stimule l’enracinement augmente la ramification des racines, assouplit le sol et nourrit la faune du sol

  • améliore la croissance prélève l’eau dans le sol pour la plante et les sels minéraux peu disponibles comme le phosphore et les oligo-éléments = meilleure reprise des plantes et croissance plus forte

  • active les défenses naturelles de la plante accroissement de l’immunité de la plante, abrite une flore naturellement bénéfique La durée d’action se poursuit durant toute la vie de la plante

  • un développement racinaire réussi à la plantation augmente la durée de vie de votre plante

 

La reconnaissance par la plante de certaines bactéries de la rhizosphère peut conduire à une réaction d'immunisation lui permettant de mieux se défendre vis-à-vis d'une attaque ultérieure par un organisme pathogène. Utilisé en combinaison avec d'autres l'approche paillis, BRF et amendements microbiens, ce phénomène d'induction de résistance systémique (ISR) par les rhizobactéries est essentielle dans la lutte biologique contre les maladies des plantes. Les microorganismes agissent aux niveaux moléculaires par l'envoi d'éliciteurs qui sont perçus par les cellules de la plante. La plantes transmet ensuite un signal chimique pour propager l'alerte dans tous les organes puis s'expriment les mécanismes de défense proprement dits qui vont limiter ou inhiber la pénétration du pathogène dans les tissus infectés.

Les rhizobactéries et les champignons mycorhiziens sont les organismes majeurs dans ce système d'autodéfense. C'est le rôle du jardinier BIO de les encourager.

Ils est donc fortement conseillé de les ensemmencer car les sols actuels dans le monde, et principalement dans nos jardins, sont pratiquement stériles en la matière !

 

 

 

 

(Jean-Michel Groult - Magazine "Mon jardin Ma maison" Avril 2010)

 

 

 

Au pied des plantes sensibles aux attaques parasitaires des racines, comme les érables du Japon, les pivoines et les céanothes, incorporez des mycorhizes en poudre, sorte de champignons très utiles pour les plantes.

 

 

Enterrez le contenu d’un sachet de mycorhizes en poudre (vendus en jardinerie, marque Mycor) au pied de chaque plante à protéger, au fond d’un trou de 5 à 10 cm de profondeur, creusé à l’aplomb de la ramure.

Rebouchez sans arroser.

 

Cette poudre contient une souche de champignons bénéfiques qui va coloniser les racines de la plante et l’immuniser contre les attaques de champignons nuisibles du sol.


24/03/2011