Emmitouflez vos plantes !

Cet article est paru dans le magazine "Maisons et Travaux", novembre 2011

 

Contre le froid, l’air est le meilleur des isolants. Mais, pour être efficace, il doit être maintenu « prisonnier » autour de la plante. Diverses techniques sont disponibles pour atteindre cet objectif. Cependant, l’hiver, les plantes sont aussi sensibles aux excès d’humidité. C’est pourquoi une protection contre le gel doit s’accompagner d’une bonne aération.

 

 

Les massifs de fleurs

Un paillage est l’idéal pour ces plantes. Aujourd’hui, la paille est remplacée par des paillis de lin ou de chanvre, voire du mulch ou des copeaux de bois. Les feuilles mortes conviennent aussi.

Le voile d’hivernage est plus rapide à utiliser. Ce tissu non tissé emprisonne une couche d’air, assurant ainsi une isolation efficace. Il facilite aussi les échanges gazeux avec l’extérieur, évitant les excès d’humidité. Là où les hivers sont rigoureux, il suffit de doubler le voile.

 

Photo : Un grillage à grosse maille sert d’armature à cette serre improvisée, recouverte d’un voile d’hivernage non tissé. Cette solution laisse passer la lumière et permet aussi à la plante de respirer.

 

 

Les grandes plantes isolées et les arbustes

Les grands végétaux isolés se protègent avec un voile d’hivernage découpé à la bonne taille, ou avec des petites housses.

Les rosiers, pour la plupart, passent l’hiver sans problème, mais mieux vaut protéger les jeunes plantations en recouvrant la souche de tourbe légère. C’est, en effet, le point de greffe qui est le plus vulnérable. Évitez la terre car elle retient l’humidité.

Pour les plantes sur tige les plus fragiles, emmaillotez le feuillage dans un voile d’hivernage. Les housses de grande taille, avec ou sans armature, sont plus simple à mettre en oeuvre. Tout en limitant l’effet du gel, ces protections laissent passer la lumière et l’eau. C’est important pour des végétaux comme les camélias, le romarin, le laurier… qui ont besoin de lumière pour continuer leur activité photosynthétique.

Pour les plantes les plus gélives, un abri sur mesure peut être construit : enfoncez d’abord quatre piquets de bois pour former un carré autour de la plante, puis installez un grillage à la hauteur adéquate autour de ces piquets, enfin remplissez l’intérieur avec de la paille légèrement tassée ou des feuilles mortes.

Pour les arbustes et les arbres fruitiers sensibles au froid, protégez la tige avec un paillasson en paille de seigle, en paille de riz ou en jonc tressé. D’une épaisseur de 2 cm environ, il enveloppe la tige et le tuteur. Fixez-le solidement avec de la ficelle ou du fil de fer, sans trop serrer pour que le végétal respire. Terminez en installant de la paille au pied. Enveloppez la frondaison des arbres fruitiers précoces avec du voile d’hivernage.

En cas de grand froid, n’hésitez surtout pas à doubler la protection. Attention de ne pas accrocher les branches, vous risqueriez d’arracher les bourgeons !

Les conifères sont un cas à part. Plus que le froid, ils craignent la neige. Afin d’éviter que son poids ne casse leurs branches, resserrez-les autour du tronc en utilisant un fil de fer ou un cordage. Ainsi emmailloté, l’arbre résiste également mieux au vent.

 

Photo : Conçue pour les plantes les plus grandes et les plus volumineuses, cette housse s’enroule autour du végétal et se ferme par un zip qui court sur toute la hauteur. Ce voile en polyéthylène non tissé (50 g/m2) laisse respirer la plante. « Hivernest ». 8,95 €. Intermas Gardening.

 

 

 

Les plantes en pots

Plusieurs solutions sont possibles suivant l’encombrement du contenant et la place dont vous disposez.

Remiser les pots dans une serre ou une véranda est le plus simple (voire les déposer sur les bords des fenêtres quand c’est possible, protégées la nuit par les volets).

Les surélever avec des cales en terre cuite ou des briques. Ainsi, l’eau ne stagne pas dans le fond du pot. Et elle ne monte pas par capillarité. Un matériau isolant (plastique à bulles), solidement fixé avec de la ficelle, contribue à la préservation finale de la plante. Protégées, les racines ne gèlent pas et le pot n’éclate pas sous l’effet du gel.

Les enfouir en terre et les recouvrir avec une épaisse couche de tourbe ou de paillis.

Trop lourds pour être déplacés, ils sont protégés à l’aide d’un paillasson ou d’un écran total en plastique.

Recouvrir la plante elle-même d’un voile ou d’une housse d’hivernage.

 

Photo : Sur une terrasse ou un balcon, les plantes en pot sont regroupées et mises à l’abri des vents froids. Les frondaisons les plus sensibles sont protégées avec un voile d’hivernage, et les pots entourés de plastique à bulles.

 

 

Si vous avez une serre

Des précautions s’imposent pour maintenir des conditions de température adéquate.

Un chauffage est inévitable là où les hivers sont rigoureux. Le radiateur électrique est le plus simple à mettre en oeuvre, à condition que vous ayez prévu une alimentation d’une puissance suffisante. Le modèle soufflant assure une meilleure homogénéisation de la température dans tous les coins de la serre. Un thermostat optimise les dépenses d’énergie. Le radiant à gaz (propane) est un palliatif intéressant quand l’électricité fait défaut.

La chaufferette à pétrole, typiquement britannique, est efficace, mais peu précise car sans thermostat.

Côté isolation, si le double vitrage n’a pas été prévu dès la construction de la serre, reste le plastique à bulles pour doubler les parois. Fixé avec de l’adhésif double face ou des pinces spécifiques, il fera l’affaire.

La partie basse de la serre est occultée avec des panneaux (bois ou polystyrène) pour diminuer les pertes de chaleur au niveau du sol.

 

Photo : Au sens strict, un chauffage permet d’obtenir une ambiance tempérée ou tropicale. Cependant, il joue aussi le rôle d’antigel en maintenant la température autour de +2 °C minimum.

 

 

 

 



24/01/2012

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